Concrètement, qu’est-ce que le management hybride ? Quels sont ses enjeux en 2024 ? Et comment manager une équipe hybride ? Cap sur le sujet.
Qu'est ce que le management hybride ?
On parle de management hybride pour désigner la culture et les pratiques managériales mises en place dans une organisation mêlant travail à distance et travail en présentiel. Dans un tel modèle organisationnel, le management d’équipe repose sur deux principes : la flexibilité et l’autonomie.
Quels sont les enjeux actuels du management hybride ?
Enjeu n°1 : Lutter contre l’isolement des collaborateurs à distance
55% des télétravailleurs français souffrent du manque de lien avec leurs collègues (sondage Ifop). Un chiffre loin d’être surprenant dans la mesure où le travail hybride concentre la relation sur les équipes directes au détriment des collaborateurs éloignés et avec lesquels les employés ne sont pas amenés à travailler. Les interactions informelles sont donc réduites. La solitude peut alors se transformer en souffrance et affecter la santé mentale et la productivité. Il est donc important de sensibiliser les managers hybrides aux risques psychosociaux.
Enjeu n°2 : Renforcer la cohésion d’équipe
Le sentiment d’appartenance est essentiel à la cohésion d’équipe et à la fidélisation des employés. Lorsque les équipes sont disloquées entre travail sur site et travail en remote, les occasions de partager des discussions informelles et de vivre des réussites et des challenges ensemble sont plus rares. En effet, les interactions se limitent à des échanges professionnels, l’objectif étant d’avancer dans ses tâches, ses missions.
Enjeu n°3 : L’intégration des nouvelles recrues
Un recrutement raté coûterait en moyenne 7000€ à l’entreprise (étude Workelo). Dans une organisation de travail hybride où tout se fait à distance, le risque que le nouveau collaborateur ne s’intègre pas est plus élevé.
Enjeu n°4 : Le développement des compétences managériales hybrides
Le management hybride est bien différent du management traditionnel, en présentiel. Cela demande aux N+1 de proximité de faire confiance, de créer un cadre et des process efficaces pour maintenir le bien-être, le lien et l’efficacité professionnelle. Au quotidien, cette nouvelle approche managériale demande de déléguer et de développer des soft skills managériales comme la confiance en soi, la communication en asynchrone, l’intelligence émotionnelle, le feedback ou le leadership. Les formations en management hybride sont donc nécessaires.
Les enjeux étant posés, comment manager son équipe dans un contexte de travail hybride ?
5 bonnes pratiques pour réussir à manager dans un contexte hybride
#1- Définir les moments de travail à garder en présentiel et en synchrone
Travailler dans un même espace de travail et au même moment présente des avantages qui sont nettement plus difficiles à retrouver à distance et en asynchrone : la communication est directe, la coordination des équipes est faite simplement et instantanément, le lieu est propice aux conversations informelles et au travail en équipe.
Dès lors, le manager hybride a tout intérêt à poser un cadre en définissant les moments et les situations de travail qui resteront en présentiel et en synchrone. Pour vous inspirer, des travaux menés dans un grand groupe du CAC 40 et relayés dans un article de Harvard Business Review ont permis d’identifier les activités qui se prêtent mieux à une présence au bureau. On retrouve par exemple :
- Les lancements de projets ;
- Les célébrations ;
- Les feedbacks délicats ;
- Les discussions qui portent sur la carrière d’un salarié ;
- Les prises de décision importantes.
Cette étude terrain montre la présence de deux aspects communs à ces moments : leur caractère ponctuel et leur dimension émotionnelle.
#2- Créer une culture du feedback
À distance, les interactions sont moins nombreuses, ce qui augmente les risques de quiproquos, de mauvaises interprétations et d’erreurs. Pour ne pas tomber dans cet écueil, il est essentiel de créer une culture du feedback. Pour que ce soit une réussite, il est important que les managers s’interrogent sur ces trois points : Pourquoi ? Comment ? Quand ?
Le « pourquoi » revient à s’intéresser à l’objectif, aux raisons de donner du feedback. Est-ce pour remotiver un collaborateur dont les résultats sont en baisse ? Pour lui donner des conseils techniques ?
Le « comment » consiste à poser le cadre du feedback. Est-ce un feedback individuel ou en équipe ? De quelle façon allez-vous amener le sujet sur la table ? Quelle sera votre « trame » ? Une méthode que vous pouvez utiliser est le DESC pour Décrire, Exprimer, Spécifier et Conclure. Enfin, privilégiez la visioconférence pour le contact visuel.
Le « quand » est important. L’idéal étant de déterminer un rendez-vous hebdomadaire, mensuel ou trimestriel selon vos contraintes et disponibilités.
#3- S’équiper d’outils collaboratifs hybrides
Avec une organisation du travail hybride, les managers doivent tenir compte de la distance et choisir des outils adaptés aux besoins individuels des collaborateurs et des besoins collectifs de l’équipe. On peut par exemple citer :
- Slack et Teams pour la communication interne ;
- Google, Zoom ou Teams pour la visioconférence ;
- Notion ou Monday pour organiser le travail collaboratif.
#4- Poser un cadre pour éviter la pollution des outils de communication asynchrones
Lorsque le collaborateur dispose de calme et qu’il doit réaliser des tâches exigeant de la concentration, le travail à distance est idéal. Malheureusement, le travail à distance s’est accompagné d’une forte augmentation des interruptions. En effet, le Work Trend Index révèle que les conversations informelles par « chat » ont augmenté de 45% entre 2020 et 2021 et que ces sollicitations étaient pour près de 62% d’entre elles non prévues.
Les conséquences sur l’efficacité et la performance ne sont pas négligeables. Des recherches ont, par exemple, montré que les interruptions avaient un coût cognitif. En effet, il faudrait 23 minutes pour retrouver sa concentration après avoir été interrompu.
Dès lors, les managers doivent poser un cadre et sensibiliser les équipes pour limiter les messages et interruptions sur les outils de communication asynchrones comme Slack ou Teams. Par exemple, il peut encourager les collaborateurs à éteindre leurs notifications lorsqu’ils s’adonnent à un travail qui demande une forte concentration.
#5- Développer les compétences des collaborateurs en encourageant la formation professionnelle
Les managers ne sont pas les seuls à devoir repenser leurs méthodes de travail et à devoir faire preuve d’agilité. Les collaborateurs doivent aussi s’adapter à l’organisation hybride pour relever les défis associés, rester motiver, engager et ainsi maintenir leur performance et leur bien-être.
Dans ces conditions, il est fortement conseillé aux managers de prévoir un plan de formation pour développer les compétences des salariés. L’accent peut être mis sur la communication asynchrone, l’efficacité professionnelle ou l’organisation du travail avec un focus sur l’autonomie.
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